Hancock penny

Penny Hancock, Désordre

 

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4ème de couv’

-Hancock-Desordre-1Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable dans la jolie maison des bords de la Tamise où elle a grandi. Mais depuis que son mari, Greg, multiplie les déplacements professionnels à l’étranger et que leur fille Kit est partie à l’université, son existence lui pèse. Alors que Greg la presse de quitter Londres pour se rapprocher de lui, Sonia se sent incapable de quitter sa maison, décor d’une jeunesse pour laquelle elle éprouve la plus vive nostalgie. À l’heure du bilan, elle réalise en effet que son adolescence a été le seul moment vraiment heureux de son existence, celui où les émois et les sentiments ont été les plus forts et les plus purs. Aussi, lorsque Jez, 15 ans, le neveu d’une de ses amies, Helen, vient frapper à sa porte pour emprunter un disque, Sonia, prise d’une pulsion inexplicable, décide de ne plus le laisser partir. Elle se met alors à nourrir une étrange et inquiétante obsession pour la jeunesse de Jez, qu’elle tient séquestré.

Humeur musicale

La lenteur de ce morceau hypnotique d’un artiste anglais bourré de talent n’est pas sans rappeler le rythme du récit.

Mon avis

5 ETOILES

L’odeur d’un gâteau finissant de cuire au four, la chaleur d’une tasse de chocolat chaud qui réchauffe les mains quand l’hiver apporte sa fraîcheur ou même l’arôme d’un tilleul dont la floraison odorante et printanière précède l’été… Madeleines de Proust rappelant une enfance regrettée, lointaine et pourtant si présente encore. Une persistance rétinienne refusant de s’estomper, une nostalgie qui s’installe d’office quand ces souvenirs olfactifs ou tactiles affluent au bord des sens…

…Et qui s’amplifie les années passant, rappelant par flashs courts et intenses, que l’âge de raison est là alors que l’innocence, elle, a disparue et que rien ne la fera revenir.

Une évidence : ce roman est teinté de nostalgie et rythmé par les regrets, ce roman est la quête désespérée d’une jeunesse perdue et d’un amour refoulé sous le poids du temps, ce roman est une grande et belle réussite.

Penny Hancock livre une première œuvre torturée et sombre. Un texte lent, qui dérangera certainement plus d’un lecteur mais ce récit, tout en subtilité, monte en puissance au fil des pages, installant une ambiance sinistre où la folie prend la place vacante que la raison a délaissée.

Huis clos psychologique laissant peu de place au hasard, l’auteure fait un travail formidable sur les caractères, les failles, voire les déviances de ses personnages et le résultat est un obsessionnel roman, cousu d’un fil noir tendu au maximum et coupé d’un coup sec par un épilogue effarant.

Ce roman, vieux de presque deux ans maintenant, n’a pas besoin de plus d’analyse. Sa quintessence est l’amertume et la peur de vieillir, le temps qui s’échappe et qu’on aimerait retenir, les rides qui s’installent au coin des yeux sans qu’elles soient invitées et cette aiguille entêtée qui refuse de rebrousser chemin.

Désirs palpables et omniprésents. Captivant…

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4 réponses »

  1. J’ai gardé un très bon souvenir de ce bouquin. Troublant, perturbant…
    Heureusement qu’il n'(y a pas que dans les nouveautés que l’on trouve des perles rares 🙂

A vot' bon coeur m'sieurs dames...