Drvenkar Zoran

Zoran Drvenkar, Sorry

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Résumé                                     

thBerlin. Tamara, Frauke, Kris et Wolf se sont connus au lycée. Dix ans plus tard, après une succession de petits boulots, de drames personnels, de défaites diverses et de blessures secrètes, c’’est sans trop d’’illusions qu’’ils abordent la trentaine. Tout va néanmoins changer très vite à partir du jour où ils ont l’’idée de créer ensemble une agence nommée Sorry, dont l’objet est de s’’excuser à la place des autres. Très vite le succès est au rendez-vous et ils aident des hommes d’’affaires qui s’’estiment s’’être mal comportés envers un salarié, un associé ou une entreprise à alléger leurs remords en allant à leur place chercher le pardon auprès de leur victime.
Tout va pour le mieux jusqu’’au jour où sous un prétexte fallacieux un mystérieux interlocuteur les envoie dans un appartement berlinois, où les attend une femme torturée à mort. L’’assassin a besoin de Sorry afin de soulager sa conscience et d’’obtenir l’’absolution pour les horribles souffrances qu’’il inflige.
C’’est le début d’’une longue descente aux enfers pour les quatre amis. Pris dans un piège infernal et mortel, ils n’’auront d’’autre solution que de découvrir au plus vite l’’identité et les mobiles de ce mystérieux tueur qui les manipule et semble parfaitement les connaître.

Avec ce thriller littéraire à la construction exceptionnelle et au style remarquable, Zoran Drvenkar nous offre une intrigue complexe et captivante, aux rebondissements multiples, qui tient le lecteur en haleine jusqu’’à la dernière page.

L’auteur

Zoran Drvenkar est né en Croatie en 1967. Alors qu’il n’a que trois ans, ses parents déménagent à Berlin. Il commence à écrire en 1989, notamment des ouvrages pour enfants et adolescents qui ont été récompensés par de nombreux prix littéraires en Allemagne, mais aussi des recueils de poèmes, des pièces de théâtre et des scénarios. Après Sorry, Toi est son deuxième livre publié en France chez Sonatine éditions.

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Autobiographie pour Quais du Polar:

« Il était une fois un mécanicien venu de Croatie faire son service militaire en Serbie, et une jeune fille serbe qui venait tout juste de terminer l’école. La Yougoslavie était le lieu où il fallait être en ce temps-là. La jeune fille est tombée enceinte et, une fois le service militaire terminé, elle et lui se sont enfuis ensemble. Après la naissance d’un petit garçon, ils partirent pour l’Allemagne, où leur enfant a grandi et s’est cogné à la vie jusqu’à ce qu’à l’âge de 12 ans, il se décide : la seule façon de vivre est d’écrire. Et maintenant je suis là. »

Mon avis

et ceux des autres: Polar-Oid

th2Les mots me manquent…Si rares sont ces moments teintés de grâce et d’intense satisfaction après avoir refermé un livre…Un pur instant de bonheur, ne craignons pas les mots.

Kris, Wolf, Tamara et Frauke, ont la trentaine berlinoise errante et blessée. Amis d’enfance, aucun d’entre eux n’a réellement entrepris quoique ce soit de constructif dans sa vie. L’idée de génie de Kris va bouleverser leurs existences bancales.

«Il y’a un truc qui manque aux chefs et aux décideurs, un truc dont ils ne peuvent pas se dépêtrer, qui plane comme une ombre menaçante sur leur vie…Ce truc là leur pourrit tellement la vie que ça se voit sur leurs figures…Ils ne savent pas s’excuser. Alors c’est pour ça qu’on va leur offrir. Des excuses à la pelle, à un prix sacrément juteux «

La création de leur agence leur prend à peine quelques heures. Son nom, c’est Tamara qui en a l’idée : Sorry. Celle ci prend son envol à vitesse exponentielle et leur destin se scelle…

Fondu enchaîné et nous voilà quelques mois plus tard, une villa achetée au bord du lac Wannsee et des comptes en banque bien garnis.Un simple coup de fil, une simple mission de « Pardon » qui va les faire basculer dans l’horreur.

Cela suffira pour le résumé car point trop n’en faut afin de ne pas dévoiler cette histoire hors du commun.

J’avais beaucoup entendu parler de Zoran Drvenkar et j’étais si fébrile et si pleine d’attentes avant de commencer « Sorry » que je craignais de ne pas accrocher au style si atypique de l’auteur. Atypique, car la construction des chapitres est si déroutante qu’un instant de déconcentration suffit à faire perdre son chemin.

De la narration classique au TU et au JE, de Avant, Pendant et Après, l’auteur joue avec le temps et les personnages et au commencement, on ne sait plus…Qui est TU ? Qui est JE ?

Et les pièces s’emboîtent, une à une. La lecture devient aisée, logique, coule toute seule, malgré les contre-courants, comme l’eau du Wannsee. Et l’on se noie dans cette histoire, on finit pas s’abandonner aux eaux de ce lac pour finir sans souffle aucun, noyé dans cette rivière de mots, aux confluents des vies et destins de ce roman.

Du grand art !

Ma note : 10/10

Interview de l’auteur sur le blog EmOtions

8 réponses »

  1. Bon, j’ai plusieurs nouvelles pour toi :
    1. je suis entièrement d’accord avec ton avis (comme souvent)
    2. le roman suivant, « toi » et encore meilleur (mais vraiment meilleur, même si ça parait dingue)
    3. je ferai un coucou de ta part à l’auteur que je croiserai au salon du polar de Lyon fin du mois 😉

      • Je pense que si je teste mon croate avec lui, ça ne sera pas pire 😉 (et j’ai fait de nombreuses années d’allemand à l’école)
        Ben oui, meilleur, même genre en mieux (mais ce n’est que mon humble avis)

      • he oui je compatis…moi aussi j’ai grandi en Alsace et les années d’allemand ont été complètement improductive! 🙂

A vot' bon coeur m'sieurs dames...