Jonquet Thierry

Thierry Jonquet, Mygale

Résumé

Eve? Qui est-elle? Qui est Richard Lafargue, l’homme qui la promène à son bras dans les soirées mondaines puis l’enferme à double tour dans une chambre? Pourquoi ce sourire subtil surles lèvres de la jeune femme et autant de rage si mal contenue sur les traits creusés de son compagnon? Pourquoi vivre ensemble si c’est pour se haÏr avec autant de passion? Drôle de couple…Quel incompréhensible passé lie ces deux êtres hors du commun qui se cachent la plupart du temps derrière les murs de leur villa si tranquille? Pourquoi les paroles si douces de « The Man I love » deviennent-elles entre eux l’expression radicale de la haine la plus absolue?

L’auteur

Thierry Jonquet a une enfance marquée par le cinéma. Il fait ses études secondaires au lycée Charlemagne à Paris, puis étudie la philosophie à l’université de Créteil et plus tard l’ergothérapie. Il travaille ainsi en gériatrie.

Devant le spectacle de la mort omniprésente, il commence à écrire pour raconter l’horreur et pour rendre hommage à un pensionnaire avec qui il s’était lié d’amitié. Lassé de l’environnement hospitalier, il brigue un poste d’instituteur. Il se voit affecté à un centre de neuropsychiatrie infantile. Puis il est nommé par l’Éducation nationale dans les cités de banlieue nord-parisienne où il a en charge une classe de section d’éducation spécialisée.

Tous ces métiers l’ont mis en contact avec les « éclopés de la vie ». Lorsque Thierry Jonquet découvre assez tardivement les romans de la Série Noire, il peut faire le lien entre la violence du réel et la violence littéraire. Il publie son premier roman, Mémoire en cage, en 1982. Si les romans sont de pures fictions où il réinvente la réalité, il puise dans les faits divers, en revendiquant une totale liberté. Son roman Moloch lui a ainsi valu un procès. Bien que ses romans mettent en scène une société malade qui engendre la violence, la haine, le désir de vengeance, Thierry Jonquet refuse de porter l’étiquette d’auteur engagé. Même s’il ne cache pas qu’il est un homme de gauche, ses convictions ne s’expriment que très discrètement dans son œuvre. Thierry Jonquet mène de front deux activités distinctes — celle de scénariste et celle de romancier. Les personnages de son roman Les Orpailleurs ont donné naissance à une série télévisée, Boulevard du Palais. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des grands auteurs de romans noirs et ses livres sont autant de merveilles de construction, d’angoisse et d’intelligence narrative.

Il a raconté son engagement militant à Lutte ouvrière, puis à la Ligue communiste révolutionnaire et Ras l’Front dans Rouge c’est la vie, où il disait de lui : « J’écris des romans noirs. Des intrigues où la haine, le désespoir se taillent la part du lion et n’en finissent plus de broyer de pauvres personnages auxquels je n’accorde aucune chance de salut. Chacun s’amuse comme il peut. » Lors de ses obsèques, un certain nombre d’anciens militants de la LC/LCR étaient présents dont Romain Goupil.

Source Wikipédia

Mon avis

Il est difficile de résumer un livre, ou devrais-je dire une nouvelle, qui fait 150 pages, mais ces 150 pages-là sont si jubilatoires que ne pas le faire serait criminel.

Le regretté Thierry Jonquet, disparu en 2009, nous offre un huis clos dérangeant, malsain, empli de folie.

Nous avons ici 4 personnages: Richard et Eve, Alex et Vincent . 2 couples qui, au départ ne semblent pas liés. Richard est un chirurgien plastique riche et connu. Il a une fille, Viviane, internée dans un hôpital psychiatrique. Eve est sa compagne, ou plutôt sa prisonnière car Richard l’enferme à triple tour dans sa chambre, la sort de temps en temps pour s’afficher à son bras et accessoirement la prostituer…On ne sait pas pourquoi ils vivent de cette manière, pourquoi ils se haîssent tant, pourquoi il prend un tel plaisir à la torturer.  Quelle faute a donc commis Eve pour subir un tel traitement?

En parallèle, voilà Alex. Il vient de commettre un hold up dans une banque et est en cavale. Son meilleur ami Vincent a disparu depuis un moment, nul ne sait où il est.  En réalité, Vincent s’est fait enlever par un maniaque qu’il surnomme Mygale, qui le séquestre dans une cave et le torture. C’est étrange car encore une fois, on ignore pourquoi cet homme a choisi Vincent et les chapitres qui leur sont consacrés sont écrits à la deuxième personne du singulier, comme si une troisième personne parlait à Vincent.

Inutile de préciser que ces destins qui, de prime abord, n’ont rien en commun, vont se croiser, se mélanger et au final nous tisser la toile que le titre nous promettait. Un final vicieux où le syndrôme de Stockholm est à l’honneur… Je ne dirai rien de plus à part que Pedro Almodovar en a tiré un film. A lire absolument !

Ma note : 10/10

Lien vers le site dédié à Thierry Jonquet :

http://www.thierryjonquet.fr/

6 réponses »

  1. j’avais déjà lu une oeuvre de cet auteur et son style assez particulier m’avais donné envie de lire une autre de ces nouvelles. En lisant ton avis, je croix bien que je vas me laissé tenter par celle là!

A vot' bon coeur m'sieurs dames...