Molas Aurélien

Aurélien Molas, La onzième plaie

Résumé

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Ils sont tombés sur quelque chose qui les dépasse. Qu’ils n’auraient pas dû découvrir…
Dans un Paris survolté, où la violence éclate à chaque carrefour, des équipes de flics sans attaches, en proie à leurs propres démons, s’engagent avec l’énergie du désespoir dans une croisade sans merci. Un thriller crépusculaire et fulgurant, un jeune auteur français dont on n’a pas fini de parler : Aurélien Molas.

L’auteur

Après le bac au lycée Théophile-Gautier suivi d’une année de droit à Madrid, Aurélien Molas monte à Paris pour faire l’école du Louvre dans l’idée de devenir réalisateur.201002082013
Étudiant, il gagne sa croûte en étant alternativement public d’émissions sur Telemadrid, pigiste et plongeur dans un restau de moules frites. Cette période lui inspire un texte court, Génération trou noir, qui lui permet d’être lauréat du Prix du jeune écrivain en 2007.
Mais ses véritables débuts dans le monde impitoyable de la littérature se font avec une seconde nouvelle, policière cette fois, primée dans un festival breton, et grâce à laquelle il est publié dans un recueil réunissant des pontes du genre tel que Claude Mesplède.
Fort de cette expérience, gonflé à bloc, il se lance dans un travail d’enquête préalable à l’écriture d’une version longue. Il écrit La Onzième plaie en travaillant en parallèle comme scénariste ( collaboration au scénario de « La Fille du RER », d’André Téchiné) et conférencier de cinéma.
Le manuscrit « La onzième plaie » est accepté par les éditions Albin Michel et publié en février 2010.
Aurélien Molas a reçu le prix du Polar Sud Ouest/Lire en Poche 2012 pour son thriller La Onzième Plaie.

Mon avis

imagesCADE3IULRétrospectivement, on peut dire qu’Aurélien Molas est sacrément gonflé !

Oser le thème de la pédophilie pour son premier roman avec, en toile de fond, un Paris dévasté par des émeutes et, de surcroît, être capable d’en tirer un excellent thriller, le pari était réellement risqué.

Oui mais voilà, Aurélien Molas est sacrément doué et malgré le sujet on ne peut plus difficile, c’est avec brio qu’il débarque dans la sphère très prisée des écrivains français de romans noirs.

Imaginez Le Havre. Port industriel planté de grues, sinistres gardiennes, et de dédales de containers. Ses bateaux-usines dont les coques sont sans cesse fouettées par une eau grise et boueuse. Imaginez qu’un de ces cargos renferme des caisses emplies d’immondes DVD, sombre découverte de la police.

Début de l’histoire et fondu enchaîné sur un Paris très éloigné des clichés touristiques. Émeutes, violences, cité glauques et sinistrose se conjuguent au futur simple et dans son ventre, Paris la belle, Paris la véreuse, sacrifie deux de ses enfants. Deux jeunes filles avalées par le vice des hommes, digérées par un monde cruel et recrachées sous une rame de métro.

Syphilitiques, fous, rois pantins, ventriloques.

Qu’est ce que ça peut faire à la putain Paris.

Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques?

Elle se secouera de vous hargneux pourris! ( Arthur Rimbaud )

Histoire à tiroirs. Tiroirs secrets qui, quand on les ouvre, déversent toute l’horreur des enfants qu’on abuse.

Un roman percutant, très abouti, coup de poing, sacrément bon!

Ma note : 9/10

Humeur musicale

12 réponses »

  1. Non seulement le nouveau graphisme de ton blog en jette, mais que voilà une belle chronique. Un très beau et bon livre pour un sujet très hard. Pas facile la lecture de ce bouquin.

  2. Je mettrai un 10/10 à cette chronique ! Belle présentation du l’oeuvre et de l’auteur. Je saurai presque tentée de lire ce livre mais les sujets de pédophilie me glace le sans et j’ai peur de ne pas savoir lire le livre jusqu’à la fin. Mais la présentation de l’auteur me donne l’envie d’en découvrir d’autres oeuvres ! Merci
    Gwen

  3. La classe ta chronique, comme à ton habitude, tu nous a fait poireauter un moment mais ça valait la peine 🙂
    Je n’ai lu que le deuxième de Molas, les fantômes du Delta, qui est également admirable ! Un mes à suivre de très près donc

  4. Très bel avis merci ! 🙂
    Par contre ça va vite devenir un gros problème… Je n’arrive déjà pas à suivre Yvan, comment vais-je faire si tu me tentes aussi comme ça ?! 😉
    Domi.

A vot' bon coeur m'sieurs dames...