Flynn Gillian

Gillian Flynn, Les lieux sombres

4ème de couv’

 

les-lieux-sombres-gillian-flynnDébut des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux sœoeurs sont assassinées dans leur ferme familiale. Rescapée par miracle, la petite fille désigne le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de 15 ans. Ce fait divers émeut tout le pays, et la jeune Libby devient un symbole de l’’innocence bafouée. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby, qui ne s’’est jamais remise du drame, souffre de dépression chronique. Encouragée par une association d’’un type très particulier, elle accepte pour la première fois de revisiter les lieux sombres de son passé. C’’est là, dans un Middle West désolé, dévasté par la crise économique et sociale, qu’’une vérité inimaginable commence à émerger. Et Libby n’’aura pas d’’autre choix pour se reconstruire, et peut-être enfin recommencer à vivre, que de faire toute la lumière sur l’’affaire, quelles qu’’en soient les conséquences. Bien loin des clichés et du manichéisme qui encombrent la plupart des thrillers contemporains, Gillian Flynn nous offre ici une intrigue d’’une densité rare, des personnages complexes, tragiques, terriblement humains. Considérée dès son premier roman, Sur ma peau, comme l’’une des voix les plus originales du thriller contemporain, elle confirme avec ce livre, où l’’on retrouve son style intense et viscéral, son immense talent.

 

L’auteur

USA - Portraiture - Gillian Flynn

Naissance à Kansas City . Gillian Flynn est née à Kansas City de deux professeurs : sa mère enseignait la lecture et son père le cinéma. Elle finit diplômée de l’Université du Kansas en langue anglaise et en journalisme. Après deux années à travailler pour un magazine économique, elle part à Chicago, où elle passe une maîtrise en journalisme avant de découvrir qu’elle n’a pas l’estomac nécessaire pour couvrir les faits divers. Étant cinéphile avec un diplôme de journaliste, elle part pour New York et travaille pour Entertainment Weekly. Elle y passe dix années de bonheur, à passer d’un lieu de tournage à un autre (en Nouvelle-Zélande pour Le Seigneur des anneaux à Prague pour Les Frères Grimm en passant par un coin de Floride pour Jackass) Durant ces quatre dernières années dans ce même magazine, elle est critique TV. Son premier roman paru en 2006, Sharp Objects, fut finaliste du prix Edgar et remporta les deux « Dagger Awards » en Angleterre – une première. Il fut traduit dans vingt pays et vendu pour le cinéma : Flynn elle-même rédigera le scénario. Son second roman, Dark Places, a été publié en mai 2009. Flynn habite Chicago avec son mari Brett Nolan.

 

Mon avis 

5 ETOILES

  

sans-titreNous, quadragénaires nostalgiques, nous souvenons des années 80 comme d’une période d’insouciance et de frivolité. L’adolescence exaltée, le monde nous paraissait empli de promesses après les 30 glorieuses et bon nombre de réalités nous échappait, trop lointaines ou trop abstraites, inconscients que nous étions.

La crise agricole aux États-Unis fit une pléiade de victimes et c’est ainsi que Patty Day, reprenant l’exploitation familiale, fit les frais de la fragilité économique d’alors. Avec un mari aux abonnés absents et quatre bouches à nourrir, le rêve américain fait figure de fantasme inatteignable.

Criblée de dettes, vieillie et aigrie avant l’âge et victime d’un monde qui la dépasse, Patty vit dans une sorte de léthargie, confinée dans une bicoque mal chauffée, élevant tant bien que mal ses enfants mal vêtus et mal nourris. La vie de son fils aîné Ben lui échappant tel des grains de sable à travers ses mains fanées, elle ne réalise ni la détresse ni le vide qui s’installe insidieusement en lui, jusqu’à cette nuit de 1985 où Patty et deux de ses filles se font massacrer à coups de hache.

Seule survivante, Libby la petite dernière, 7 ans. Libby a tout vu et accuse son frère du triple meurtre.

25 ans plus tard, Libby est devenu une femme asociale, égoïste et cleptomane. Personnage au demeurant antipathique, le doute va s’installer dans son esprit au fur et à mesure des chapitres grâce ( ou à cause) d’une étrange association.

Gillian Flynn, avec son univers sombre et pessimiste nous plonge dans l’intimité la plus totale d’une famille au bord du gouffre. Fourmillant de détails sur ses personnages, un texte parsemé de métaphores et la violence d’une Amérique décadente en toile de fond, inutile de dire que l’insouciance des eighties s’évapore tel un brouillard matinal à la première brise.

Une histoire triste et déprimante mais ô combien bien écrite, annonciatrice du quasi chef d’œuvre qu’est, à mon sens, « Les apparences ».

 

Humeur musicale

 

 

 

 

          

8 réponses »

  1. Que veux-tu que je rajoute à ça ? Ta conclusion pourrait etre directement tirée de mon petit cerveau (mot pour mot) ;-). Indispensable Gillian Flynn

  2. Un avis mitigé concernant ce titre … Il faisait partie des tous premiers romans noirs que je lisais. Ne connaissant pas le genre je pense ne pas l’avoir apprécié à sa juste valeur. En tout cas je l’ai beaucoup plus apprécié que son dernier titre dont je n’ai pu tourner la 151ème page ! 😦

A vot' bon coeur m'sieurs dames...