Van Moere Marie

Marie Van Moere, Petite louve

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4ème de couv’

petitelouvethMarseille, aujourd’hui; une mère est confrontée au drame que chaque parent redoute. Sa fille, à peine adolescente, a été enlevée sur le chemin de retour du collège et violée. Son couple n y a pas survécu. Son mari a pris la fuite. Mère et filles vivent ensemble. Lorsque le suspect de l agression est libéré sur vice de procédure, la mère renonce à la justice des hommes. Elle décide de se venger, simplement et brutalement. La chirurgienne sans histoire va donc assassiner un homme. Cet homme, celui qu elle considère comme un monstre, c est aussi un fils, un frère. En l occurrence, il est issu d une famille de gitans sédentarisés défavorablement connus des services de police comme on dit pudiquement. Une famille, elle aussi, avec son histoire et ses drames, une famille à laquelle on ne s attaque pas impunément. Voilà la mère criminelle, et un crime ne peut rester impuni. Les frères de la victime vont poursuivre mère et fille, parties dans une fuite qui commence à Marseille pour se poursuivre sur les routes de Corse. Là les deux femmes vont croiser d autres êtres humains au lourd passé. Tandis que sur leur piste, une fratrie sème la violence, une mère et une fille vont se découvrir. Mais qui sont les proies, qui sont les victimes ? Qui sont les forts et qui sont les faibles ? L humain se loge parfois dans des endroits obscurs

 

Humeur musicale images

(A écouter en lisant cet article)

Toute ma jeunesse et cité page 66

Mon avis

4 ETOILES

imagesCACTQ8MWLa Corse, terre de vendettas, de maquis et de falaises. Un peuple fier, sectaire et avide d’indépendance. La Corse, île au double visage, mer et montagne se tutoyant pour mieux s’harmoniser.

Une mère, fière et obsédée de vengeance et sa fille, blessée et abimée. Trop adulte dans un corps d’enfant trop frêle.

Marie Van Moere, pour ce premier roman, réussit un tour de force : celui de marier parfaitement décor et personnages. Une sorte d’osmose qui se dégage à la fois de cette nature sauvage et de ces deux femmes meurtries, leur sang et leurs larmes se mêlant à la terre.

Un mariage si parfait qu’on ne saurait imaginer cette histoire brulante sous une grisaille parisienne.

Une histoire violente mais une écriture toute en finesse, presque lyrique. Des mots durs et abrupts et un amour infini ; celui d’une mère prête à tuer pour venger son enfant et celle d’une famille de gitans mafieux, habitués à la mort, dressés pour tuer. Une fin magistrale et étonnante, assenée comme un coup de poing.

Instinct animal d’une mère protégeant ses petits, cerveaux reptiliens d’hommes assouvissant leurs pulsions, un berger caché dans son terrier… L’homme est un animal et nos comportements en sont parfois bien plus proches que ne voulons l’admettre. Cet atavisme transpire dans ce texte et nous remet à la place qui nous est réservée dans une chaine que nous avons sans doute oubliée.

Le débat est ouvert : jusqu’où sommes-nous capables d’aller dans une situation extrême ? La loi du talion est-elle légitime dans de telles circonstances?

Ce roman court et dense pose des questions qui amènent (ou pas) des réponses compliquées. Une première œuvre pleine de promesses, un talent naissant qu’il va falloir suivre de très près !

 

 

 

 

11 réponses »

  1. Quelle belle chronique!!! J’ai beaucoup aimé ce livre aussi…mais un peu moins que toi!!! 😉

A vot' bon coeur m'sieurs dames...